Traitement cholesterol

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Traitement contre le cholesterol

Si vous présentez un taux élevé de lipides sanguins, il peut être nécessaire d'entreprendre un traitement.

Pourquoi faut-il traiter le cholestérol ?

L'hyperlipidémie, et en particulier l'hypercholestérolémie, c'est-à-dire des taux élevés de lipides et de cholestérol sanguins, est un troubles qui augmente fortement le risque cardiovasculaire.

Si votre taux de cholestérol ou de lipides est élevé pendant de nombreuses années, vous n'en ressentirez pas les symptômes mais vos vaisseaux se détérioreront progressivement.

Il est donc nécessaire de prévenir, et de guérir une hyperlipidémie.

Pour éviter l'hyperlipidémie, les mesures diététiques sont au premier plan. Associées à une bonne hygiène de vie (sport, pas de tabagisme, poids...), elles permettent de prévenir l'élévation du taux de graisses dans le sang dans la plupart des cas.

Quels sont les différents traitements du cholestérol ?

Une fois que votre taux de lipides ou de cholestérol est trop élevé, il est impératif de prendre des mesures médicamenteuses et non médicamenteuses pour le faire diminuer.

Mesures non médicamenteuses

Ces mesures sont indispensables. Elles reposent avant tout sur :

  • une meilleure hygiène de vie ;
  • de bonnes habitudes alimentaires ;
  • une activité physique régulière.

Les traitements ne seront jamais efficaces à 100 % si vous ne modifiez pas vos habitudes de vie en parallèle.

Le régime anti-cholestérol dépend de vos résultats d'analyse de sang :

  • Si vous présentez une hypercholestérolémie pure : le régime hypocholestérolémiant est au premier plan.
  • Si vous présentez une hypertriglycéridémie pure : il faut surtout diminuer l'apport de sucres rapides et éviter l'alcool.

La phytothérapie et l'homéopathie peuvent également aider à faire baisser le taux de cholestérol en douceur.

Traitement médicamenteux

Toujours associé à des mesures diététiques, le traitement médicamenteux peut être nécessaire dans certains cas. Il repose sur 3 types de médicaments :

  • les statines (qui ne doivent être prescrites en première intention qu’en cas de risque cardiovasculaire élevé ou très élevé) ;
  • les résines et les fibrates.

À noter : chez les patients intolérants aux statines, le traitement par acide bempédoïque (inhibiteur de l’ATP citrate lyase) est une alternative efficace pour réduire le LDL cholestérol et dominuer les risques d’événements cardiovasculaires majeurs (source : Nissen S.E. et al. Bempedoic acid and cardiovascular outcomes in statin-intolerant patients. N Engl J Med 2023 ; 388 : 1353-6).

Il existe d'autres traitements basés sur un anticorps monoclonal, l'évolocumab, qui est un puissant inhibiteur de la PCSK9 (proprotein convertase subtilisin/kexin type 9). Utilisé sous forme d'injections sous-cutanées, il permet de réduire les taux de LDL de plus de 70 % chez les patients atteints d'hypercholestérolémie familiale (HCF) déjà traités par les statines à doses maximales.

Chez les patients à très haut risque n’atteignant pas leurs objectifs de taux de LDL (il doit être inférieur à 1,4 mmol/l chez ce type de patients) au bout de 4 à 6 semaines, ce double traitement (PCSK9 et statines à doses maximales) peut être complété par l’ézétimibe.

On peut aussi utiliser l'acide bémpédoïque en prévention primaire notamment chez les patients conservant un risque cardiovasculaire élevé ou très élevé avec un taux de LDL-C élevé malgré une bithérapie statine-ézétimibe à dose optimale.

Enfin, d'autres traitements ont vu le jour :

  • L’obicétrapib qui, associé à un traitement par statines de haute intensité, offre une réduction de 43,5 % du taux de LDL-C à 12 semaines par rapport à l’inclusion, et même de 63,4 % lorsque l’ézétimibe y est combiné (il permet aussi de réduire le risque d’évolution vers un diabète de 16 %).
  • L'inclisiran, un ARN interférent (ARNsi) qui interagit avec l'expression du gène PCSK9 et qui permet de réduire de 51 % le taux de LDL-C et de 24 % le risque d'événements cardiovasculaires majeurs.

Traitement de l'hypercholestérolémie familiale chez l'enfant

Chez l'enfant atteint d'hypercholestérolémie familiale, on retrouve un taux de LDL-cholestérol supérieur à 5 mmol/l (1,9 g/l) ou à 4 mmol/l (1,6 g/l) avec des antécédents familiaux. Ces éléments justifient la mise en place d'un régime à partir de 3-4 ans et un traitement par statines à partir de 8-10 ans, si l’effet du régime se révèle insuffisant.

On utilise essentiellement l’atorvastatine à partir de 10 ans (dans 49 % des cas) et la pravastatine dès 8 ans (27 % des cas). La tolérance de ces traitements est excellente (rares signes musculaires et aucun cas de diabète) et la vitesse de croissance des enfants traités par statines est identique à celle des enfants non traités (soit environ 3,5 kg et 4,5 cm par an).

L'acide bempédoïque a également fait son apparition. Il permet de réduire les risques de graves complications cardiovasculaires et de survenue d'infarctus du myocarde. Les recommandations 2023 de l'International Lipid Expert Panel (ILEP) préconisent d'utiliser l'acide bémpédoïque combiné à une statine et à d'autres hypolipidémiants lorsque les objectifs de LDL-C ne sont pas atteints chez les patients souffrant d’une maladie athéromateuse ou d’une hypercholestérolémie familiale.

La LDL-aphérèse

Dans les formes les plus sévères de l’hypercholestérolémie familiale (HCF), les statines, même utilisées aux doses maximales, restent sans effet. Il est dans ce cas possible soit d'avoir recours à l'évolocumab ou à l’évinacumab, soit de procéder à une LDL-aphérèse.

La LDL-aphérèse est une technique d’épuration du LDL-cholestérol extracorporelle dont le principe est celui de la dialyse. On procède généralement à deux séances par semaine.

Bon à savoir : l'évolocumab est au moins aussi efficace que la LDL-aphérèse tout en étant moins onéreux, moins invasif et moins chronophage. L’évinacumab (anticorps monoclonal) inhibe l’ANGPTL3 (Angiopoïetin like 3) impliquée dans la régulation des lipoprotéines enrichies en triglycérides et qui joue un rôle important dans les formes familiales.

Traitement du cholestérol par chirurgie

Lorsque le cholestérol a bouché une artère, il est généralement nécessaire de procéder à une intervention chirurgicale destinée à déboucher le vaisseau.

On parle alors de stent ou d'angioplastie.

Quand le traitement est-il nécessaire ?

Le choix d'instaurer ou non un traitement dépend de différents facteurs, dont les autres facteurs de risque cardiovasculaire que présente le patient.

Ainsi, une personne en pleine santé qui présente un taux de cholestérol un peu élevé ne devra pas nécessairement suivre un traitement. En revanche, une personne avec exactement le même taux de cholestérol, mais qui est également hypertendue et obèse devra être traitée rapidement.

Les facteurs de risque pris en compte sont :

  • l'âge : plus de 50 ans pour les hommes et plus de 60 ans pour les femmes ;
  • les antécédents familiaux de maladie cardiaque :
    • infarctus du myocarde ou mort subite avant 55 ans chez le père ou chez un parent du 1er degré de sexe masculin,
    • infarctus du myocarde ou mort subite avant 65 ans chez la mère ou chez un parent du 1er degré de sexe féminin ;
  • le tabagisme : actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans ;
  • l'hypertension ;
  • le diabète ;
  • un taux de cholestérol HDL bas (< 0,40 g/L) :
    • On peut en effet avoir un peu trop de « mauvais » cholestérol, mais si le taux de bon cholestérol est élevé, cela peut compenser. Au contraire, s'il est bas, le risque augmente.
    • Si le taux de cholestérol HDL est élevé (> 0,60 g/L), cela constitue au contraire un facteur protecteur. Ainsi, « une femme de 60 ans ayant une concentration de cholestérol HDL égale à 0,70 g/L (1,8 mmol/L), est considérée comme sans facteur de risque » (ANSM, Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).

Les seuils de cholestérol LDL à partir desquels l'ANSM recommande d'instaurer un traitement médicamenteux sont les suivants :

  Seuil de cholestérol LDL
Traitement sans facteur de risque associé À partir de 2,20 g/L (mais les mesures diététiques doivent débuter à partir de 1,60 g/L)
Traitement si un facteur de risque associé 1,90 g/L (mais les mesures diététiques doivent débuter à partir de 1,60 g/L)
Traitement si deux facteurs de risque associés 1,60 g/L
Traitement si trois facteurs de risque associés 1,30 g/L

Tableau récapitulatif des différents traitements du cholestérol

Ce tableau récapitule tous les traitements à votre disposition pour faire baisser votre taux de cholestérol :

Traitement Nom de la molécule Nom commercial Indications
Mesures diététiques et d'hygiène de vie Régime méditerranéen, réduction des acides gras saturés, activité physique régulière, arrêt du tabac... Toute hyperlipidémie
Statines
  • Simvastatine
  • Pravastatine
  • Fluvastatine
  • Atorvastatine
  • Rosuvastatine
  • Lodales®
  • Elisor®
  • Lescol®
  • Tahor®
  • Crestor® (et génériques)
  • Hypercholestérolémie
  • Hyperlipidémie
Fibrates
  • Fénofibrate
  • Bezafibrate
  • Gemfibrozil
  • Ciprofibrate
  • Fégénor®
  • Béfizal®
  • Lipur®
  • Lipanor®
  • Hypercholestérolémie (surtout si intolérance aux statines)
  • Hypertriglycéridémie pure
Ezétimibe Ézétimibe Ezétrol® Surtout en cas d'insuffisance des statines seules, association statine-ézétimibe est efficace pour réduire le LDL-C.
Acide nicotinique Niacine Niaspan® Peu utilisé car trop d'effets secondaires
Résines Colestyramine Questran® Hypercholestérolémie
Phytothérapie
  • Phytostérols
  • Soja
  • Artichaut
  • Ail
  • Germes de blé
Gélules Bakol®, Ergystérol®... Hypercholestérolémie, hyperlipidémie
Homéopathie Entre autres :
  • Cholesterinum
  • Pulmine
  • Hepatine
  • Nephrine
  • Gouttes homéopathiques pour la digestion
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  • Hypercholestérolémie
  • Hyperlipidémie

Bon à savoir : le bézafibrate, le ciprofibrate et le fénofibrate n'auraient pas d'efficacité préventive cardiovasculaire et exposeraient à de nombreux effets indésirables, notamment cutanés, hématologiques et rénaux. Quand un fibrate est justifié, le gemfibrozil est le seul qui a une certaine efficacité démontrée sur les complications cardiovasculaires de l’hypercholestérolémie, à condition de surveiller étroitement la fonction rénale et l’activité CPK sérique.

Ces pros peuvent vous aider

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