Qu'est-ce qu'un accident cardiovasculaire ?
Mécanisme en cause
Lorsqu'une artère se bouche, le sang cesse de circuler. Les tissus irrigués par cette artère ne reçoivent plus assez d'oxygène et souffrent, voire meurent. Ce manque d'oxygène (aussi appelé infarctus) peut survenir à divers endroits du corps, selon l'artère touchée :
- Le cœur : lorsqu'une des artères qui irriguent le cœur est bouchée (artère coronaire), il y a un risque d'angine de poitrine voire de crise cardiaque (infarctus du myocarde).
- Le cerveau : il s'agit alors d'un infarctus cérébral aussi appelé accident vasculaire cérébral ou AVC. En langage courant, on parle souvent d'attaque.
- Une jambe : dans ce cas, on souffre de douleurs du membre inférieur. C'est l'artérite du membre inférieur ou d'artériopathie oblitérante des membres Inférieurs (AOMI).
Ces trois types d'accidents cardiovasculaires, potentiellement mortels, sont les plus fréquents, mais un infarctus peut toucher n'importe quel organe (comme les reins).
À noter : près de 50 % des infarctus du myocarde (IDM) ne s'accompagnent pas des signes cliniques typiques. Par ailleurs, il existe des IDM silencieux dans lesquels on ne retrouve aucun des symptômes classiques. Les hommes sont plus concernés que les femmes par ce type d'IDM.
Symptômes des accidents cardiovasculaires
La majorité des maladies cardiovasculaires est due à un phénomène vasculaire appelé athérothrombose, ou athérosclérose, qui bouche les artères. Les symptômes sont différents selon la zone atteinte :
- Si l'athérosclérose touche les artères coronaires qui irriguent le cœur, le symptôme principal de l'infarctus du myocarde et de l'angine de poitrine est une douleur violente dans la poitrine, qui irradie souvent dans le bras gauche et la mâchoire.
- Si ce sont les artères du cerveau qui souffrent, alors il se produit un accident vasculaire cérébral ischémique, dont les signes cliniques varient selon l'artère bouchée : baisse brutale de la vision, troubles de la parole, paralysie d'un membre...
- L'artériopathie des membres inférieurs est provoquée lorsque les artères irriguant les membres inférieurs se bouchent. Cela provoque des douleurs à la marche qui vont devenir progressivement permanentes et des crampes intolérables lors d’un effort. Toutefois, l'AOMI est asymptomatique chez plus de la moitié des patients.
Cholestérol : un facteur d'accident cardiovasculaire
Pourquoi le cholestérol est-il dangereux ?
Si votre taux de cholestérol est anormalement élevé, initialement aucun signe ou symptôme ne permet de s'en rendre compte. Seule une prise de sang peut le déterminer. Bien que l'hypercholestérolémie soit un trouble « silencieux », du moins au départ, les conséquences à moyen et long terme sont potentiellement graves.
Ainsi, un taux élevé de cholestérol ou de lipides dans le sang augmente le risque d'athérosclérose, c'est-à-dire d'accumulation de plaques graisseuses dans les artères. L'athérosclérose est un phénomène normal du vieillissement, mais elle peut être aggravée par des facteurs de risque cardiovasculaires parmi lesquels l'hypercholestérolémie (taux élevé de cholestérol dans le sang), mais aussi l'hypertension artérielle et le diabète de type 2 (diabète non-insulinodépendant).
Ces plaques graisseuses, dites d'athérome, grossissent progressivement et risquent alors de boucher les vaisseaux sanguins, causant ainsi un accident cardiovasculaire. Parfois, les plaques se morcellent et des morceaux peuvent se détacher provoquant alors une embolie.
Bon à savoir : les maladies cardiovasculaires sont la deuxième cause de mortalité en France après les cancers, causant près de 140 000 décès par an (chiffres du ministère des Solidarités et de la Santé). Selon l'OMS, elles « tuent davantage de personnes que toute autre cause de décès » (source : OMS).
Le cholestérol : seul en cause ?
Le taux élevé de cholestérol contribue à la formation des plaques d'athéromes (accumulation de graisses) dans les artères. Il est donc considéré comme un facteur de risque d'accident cardiovasculaire important.
Mais il faut savoir que de nombreux autres facteurs de risque de maladies cardiovasculaires existent, parmi lesquels l'hypertension artérielle, l'obésité, le diabète.
L'obésité, le tabac, la sédentarité sont des facteurs de risques dits modifiables. Il est, en effet, possible d'agir sur eux en perdant du poids, en mettant en place un sevrage tabagique, en ayant une activité physique régulière.
Bon à savoir : une étude indique que, bien que moins nocives que les cigarettes classiques, les cigarettes électroniques augmentent le risque d'attaques cardiaques de 56 %, celui d'AVC de 30 % et celui de troubles circulatoires de 44 % comparativement aux non-fumeurs (source : M. Vindhyal, “Impact on Cardiovascular Outcomes among E-Cigarette Users : A review from National Health Interview Surveys” lors de la 68ème session scientifique de l’American College of Cardiology, mars 2019).
L'âge est également un facteur de risque (plus de 50 ans chez l'homme et 60 ans chez la femme), mais sur lequel on ne peut malheureusement pas agir !
Prévention des accidents cardiovasculaires
La prévention de l'hypercholestérolémie (taux élevé du cholestérol dans le sang) passe avant tout par une bonne hygiène de vie en ayant une activité physique régulière et en mangeant équilibré (les compléments alimentaires d’huile de poisson sont recommandés s’ils sont additionnés à une statine en cas d’hypertriglycéridémie qui persiste sous traitement par statine).
Bon à savoir : les petits poissons comme les maquereaux et surtout la sardine sont riches en oméga-3 et permettent de réduire les risques d'AVC lorsqu'ils sont consommés à raison d'environ 100 g par jour.
Votre médecin traitant effectuera un contrôle régulier du taux de cholestérol dans le sang afin de pouvoir adapter le traitement. Outre le taux de cholestsérol LDL, les autres paramètres lipidiques-triglycérides, lipoprotéine(a) ou Lp(a), cholestérol non-HDL-C et apolipoprotéine B (apoB) doivent aussi être contrôlés.
Il est bien sûr nécessaire de s'attaquer aussi aux autres facteurs de risque cardiovasculaire :
- Effectuer un sevrage tabagique complet (en évitant les e-cigarettes si possible).
- Vérifier que votre pression artérielle est bien en dessous de 140/90 mmHg (cette valeur peut varier en fonction de certains critères).
- Surveiller l'existence d'un diabète, ou en veillant à son équilibre si vous en avez déjà un (à noter que les statines luttent d'un côté contre les maladies cardiovasculaires en limitant le taux de cholestérol, mais d'un autre côté elles favorisent ces mêmes maladies puisqu'elles augmenteraient le risque de diabète de 44 %).
- Perdre du poids en cas de surcharge pondérale ou obésité : baisse de 10 % du poids initial, maintien ou abaissement de l'IMC (indice de masse corporel).
À noter : il semble également exister une association entre la fatigue et le risque d’AVC, ce risque étant majoré d’environ 50 % en cas d’asthénie préexistante.
La lutte contre la sédentarité et des règles hygiéno-diététiques bien suivies sont des éléments importants qui vont agir sur une multitude de facteurs de risque (HTA, diabète, hypercholestérolémie, etc.). Ces mesures de prévention sont majeures, car l'accumulation de ces facteurs de risque augmente le risque d'accidents cardiovasculaires.