Les cardiopathies ischémiques appartiennent à la famille des pathologies cardiaques ou cardiopathies. Aussi appelées maladies coronariennes ou coronaropathies ou ischémies myocardiques, elles correspondent à une insuffisance d’apports en oxygène et en sang du muscle cardiaque, consécutive à un rétrécissement des artères coronaires. Les cardiopathies ischémiques sont étroitement liées au phénomène d’athérosclérose et se manifestent par plusieurs troubles caractéristiques. Elles sont largement répandues dans la population et représentent l’une des principales causes de décès en France.
Le point dans notre article.
Cardiopathie ischémique : une pathologie cardiaque parmi d'autres
Les pathologies cardiaques ou cardiopathies peuvent être de plusieurs types :
- Les cardiopathies ischémiques résultent de l’occlusion des artères coronaires et impactent le myocarde.
- Les myocardiopathies dilatées sont des pathologies cardiaques dans lesquelles une ou plusieurs cavités cardiaques (oreillettes, ventricules) sont dilatées.
- Les myocardiopathies hypertrophiques correspondent à une augmentation anormale du volume du cœur.
- Les cardiopathies valvulaires sont des maladies liées à des défauts de fonctionnement des valves cardiaques.
- Les cardiopathies rythmiques associent des troubles du rythme cardiaque avec un mauvais fonctionnement des ventricules.
- Les maladies du péricarde concernent les pathologies de l’enveloppe du cœur, le péricarde. La plus fréquente est la péricardite, qui est une infection du péricarde.
- Les cardiopathies congénitales correspondent à des malformations cardiaques au cours du développement du fœtus.
À noter : parmi toutes ces cardiopathies, les cardiopathies ischémiques sont de loin les plus fréquentes.
Types de cardiopathies ischémiques
Les cardiopathies ischémiques résultent majoritairement du phénomène d’athérosclérose qui provoque l'obstruction des artères coronaires (artères qui recouvrent le cœur et qui vascularisent le muscle cardiaque). L’occlusion des artères coronaires est variable, elle peut être :
- limitée à une artère ou étendue à plusieurs artères ;
- une occlusion partielle ou totale ;
- une occlusion progressive et lente ou brutale.
Bon à savoir : l’apparition d’une maladie coronaire serait associée à une accélération de l’altération des fonctions cognitives dans les années suivant le diagnostic.
L’ischémie du myocarde correspond à une insuffisance voire un arrêt des apports en oxygène et en sang vers le myocarde. Elle entraîne une perte partielle ou totale de la capacité de contraction du myocarde (donc de la contraction du cœur), transitoire ou irréversible.
Les cardiopathies ischémiques correspondent à un ensemble de manifestations cliniques :
- l’angor stable (autrefois appelé angine de poitrine) ;
- le syndrome coronaire aigu (noté SCA) quand l'angor devient instable ;
- l’infarctus du myocarde (noté IDM) ;
- une insuffisance cardiaque aigüe ou chronique ;
- une mort subite coronaire à la suite de troubles graves du rythme cardiaque.
Lorsque le syndrome coronaire devient chronique (autrefois appelé maladie coronaire stable), une prise en charge personnalisée et pluridisciplinaire est incontournable souligne la Haute Autorité. Elle préconise l'adaptation du mode de vie et la correction des facteurs de risque cardiovasculaires : sevrage tabagique, ajustement de l’alimentation, pratique d’une activité physique adaptée, atteinte d’un poids de forme et prise en charge psychosociale. On associe à cela un traitement par statine et antithrombotique aux doses optimales.
Bon à savoir : les maladies cardiovasculaires sont responsables de 150 000 décès par an et les cardiopathies ischémiques sont responsables de 27 % de ceux-ci.
Selon les cas, les symptômes sont variables, la cardiopathie ischémique pouvant même rester asymptomatique pendant une longue période.
Facteurs de risque des cardiopathies ischémiques
Les cardiopathies ischémiques sont des pathologies fréquentes qui peuvent toucher toute la population. Cependant, il existe des facteurs de risque de cardiopathie ischémique, qui sont les mêmes que les facteurs de risque de l’athérosclérose :
- des facteurs liés au patient : une prédisposition génétique ou des antécédents familiaux de cardiopathies ischémiques, l'âge, le sexe masculin, l’hypercholestérolémie (excès de cholestérol dans le sang) ou l’hypertriglycéridémie (excès de triglycérides dans le sang), le diabète, l’obésité, l’hypertension artérielle, l'insuffisance rénale ;
- des facteurs liés au mode de vie : le tabagisme, une alimentation déséquilibrée, trop riche en graisses, en protéines et en sucres, la sédentarité, le stress (le stress au travail et le stress émotionnel subis par les femmes les prédisposent à l'infarctus), le manque de sommeil (moins de 5 heures de sommeil avec des difficultés à s'endormir et/ou des réveils fréquents), la contraception orale (composés œstrogéniques avec un risque qui augmente en fonction de la dose), la déshydratation.
Diagnostic de la cardiopathie ischémique
Pour mettre en évidence et confirmer l’existence d’une cardiopathie ischémique, différents examens cardiologiques sont mis en œuvre :
- L’électrocardiogramme (ECG) de base est souvent insuffisant pour mettre en évidence l’ischémie, sauf en cas d’ischémie sévère.
- Le test à l’effort ou épreuve d’effort est un ECG réalisé pendant un effort physique du patient. En fonction de l’importance de l’ischémie, les altérations de l’ECG sont variables. Ce test est à privilégier en première intention en cas de trouble chronique.
- L’échographie d’effort ou de stress permet de mettre en évidence les défauts de contraction du cœur.
- La coronarographie est l’examen de référence, qui permet de visualiser l’obstruction partielle ou totale des artères coronaires mais il est déconseillé en première intention en cas de trouble chronique car il reste invasif.
- Le scanner ou l’IRM (imagerie par résonance magnétique) des coronaires.
- La scintigraphie de stress est l’injection d’un produit isotope qui se fixe spécifiquement sur le muscle cardiaque. Si la fixation du produit est insuffisante ou inexistante, cet examen démontre l’obstruction des artères coronaires.
Selon le contexte clinique et les symptômes du patient, le médecin prescrit les examens les plus pertinents pour diagnostiquer la cardiopathie ischémique.
Prise en charge des cardiopathies ischémiques
Selon la manifestation clinique de la cardiopathie ischémique, la prise en charge s’adapte au caractère d’urgence et aux symptômes spécifiques du patient. La prise en charge s’appuie sur les éléments suivants :
- Un traitement médicamenteux est généralement mis en place dès le diagnostic :
- des médicaments anti-ischémiques (béta-bloquants, dérivés nitrés, inhibiteurs calciques),
- des antiagrégants plaquettaires,
- des médicaments hypocholestérolémiants (statines),
- des médicaments antihypertenseurs en cas d’hypertension artérielle associée.
- Une angioplastie est une technique de dilatation des artères grâce à un petit ballonnet acheminé par les vaisseaux et gonflé à l'endroit de l'obstruction. Cette technique est associée ou non à la pose de stents (petits dispositifs médicaux qui maintiennent le diamètre des artères).
- Un pontage chirurgical consiste à contourner la zone artérielle obstruée en créant un pont vasculaire entre l’amont et l’aval de la zone obstruée avec une portion de veine prélevée au niveau de la jambe.
- La prise en charge des facteurs de risque supplémentaire est primordiale pour stopper l'évolution de l'athérosclérose :
- le sevrage tabagique (consultez un tabacologue ou un hypnothérapeute),
- une alimentation équilibrée (peu de viande rouge et de charcuterie en privilégiant les légumes bio riches en antioxydants),
- avec un suivi diététique personnalisé (les personnes mangeant des œufs chaque jour voient leur risque de cardiopathie ischémique réduit de 12 % et, plus généralement, une bonne hygiène de vie permet d'éviter 80 % des infarctus),
- la pratique d'une activité physique régulière (réduction de 20 à 30 % des risques de pathologie chronique),
- une consommation modérée d’alcool (deux verres de façon très occasionnelle et pas plus de 7 par semaine avec au moins deux jours sans alcool sur cette période),
- le traitement systématique et adapté des éventuelles pathologies associées (diabète, hypertension artérielle),
- la gestion du stress (aromathérapie, fleurs de Bach, méditation, qi gong...),
- un bon sommeil (se coucher suffisamment tôt et à heure fixe).
Bon à savoir : les patients ayant des antécédents cardiovasculaires présentent un risque élevé de développer une forme grave d’infection à SARS-CoV-2 (COVID-19) rappelle le Haut Comité de Santé Publique et la HAS insiste sur le fait qu'il est nécessaire de continuer à prendre ses traitements habituels et qu'il ne faut pas reporter ou refuser, à cause du coronavirus, une consultation, des soins ou un examen jugés nécessaires par son médecin.
- Alors que le recours à la télémédecine se démocratise et que la pénurie de cliniciens est fréquente durant la pandémie actuelle, il est important de disposer d’options efficaces pour les patients nécessitant une réadaptation cardiaque sans accroître leur risque. Dans ce domaine, le yoga se révélerait plus efficace qu'une réadaptation cardiaque classique telle qu'on peut la proposer suite à une coronaropathie.